Texte et mise en scène Sacha Todorov
Avec Maëlle Agbodjan, Maya Lopez, Brice Magdinier (comédien.nes apprenti.es de L’Ensemble 31 de l’ERACM) et Romaric Séguin
Chorégraphie animale Cyril Casmèze et Jade Duviquet (Compagnie du Singe Debout)
Scénographie, costumes et accessoires Anne-Sophie Grac et Bertrand Nodet
À l’ombre du fast-food d’une zone périurbaine, une jeune renarde coule des jours heureux. Hélas ! La place des animaux sauvages est en forêt… et encore, cela est-il vrai pour les nuisibles ?
À la recherche d’un refuge tranquille, notre renarde va entreprendre un long voyage : et entre poulaillers industriels, centrales nucléaires et cimetières ensauvagés, elle va découvrir bien des aspects drôles et étranges de notre modernité.
Le renard occupe une place à part dans notre imaginaire : héros d’innombrables fictions pour petits et grands, il incarne le monde animal dans toute son ambivalence, à la fois attirant et effrayant, mignon et dangereux, « nuisible » et « utile ». Peut-être parce que, capable comme l’homme de s’adapter à tous les milieux — y compris, de plus en plus, les villes —, il est comme notre miroir sauvage ? Ou parce qu’avec la quasi disparition de tous les grands carnivores, il est le dernier prédateur à nous faire concurrence ? Quoi qu’il en soit, s’intéresser aux renards d’aujourd’hui est l’occasion de faire un portrait en creux de notre monde, fait de pollution généralisée mais aussi d’adaptations inattendues ; et ce faisant, d’interroger la place que nous sommes prêts à laisser à la vie sauvage dans un monde de plus en plus humain.
Ce spectacle sera l’occasion de pratiquer l’incarnation animale, c’est-à-dire que des humains jouent les animaux — renards, perdrix ou campagnols : expérience passionnante, aussi bien pour les acteurs amenés à s’imprégner en profondeur de ces modes d’existence, que pour les spectateurs qui auront ainsi l’occasion d’observer des comportements animaux sous un tout autre jour qu’un quelconque documentaire animalier.
La scénographie consistera en un monceau de ferrailles, évoquant un tas d’ordures et modulable à l’infini, dont les acteurs feront tout — décors, costumes, accessoires, et même instruments de musique dans un esprit proche de Stomp ; avec un art de la débrouille fidèle à celui, légendaire, des renards.
Le projet de ce spectacle est de jouer en extérieur, en itinérance, dans des décors « naturels » (même et surtout quand les décors n’ont plus rien de naturel), pour inviter les spectateurs à redécouvrir à hauteur d’animal tel ou tel paysage — qu’il s’agisse d’un bord de rivière, d’une friche industrielle ou d’un bâtiment abandonné.
Évoquer la catastrophe écologique non comme un avenir redouté, mais comme le présent dont il faudra s’accommoder toute notre vie ; et le faire non pas sur un ton larmoyant, mais en y trouvant quand même de la vitalité, de la joie et du rire ; tel est l’esprit de ce spectacle. Pour survivre au xxie siècle, peut-être nous faudra-t-il apprendre à nous faire renards ?
Sacha Todorov
Production Tréteaux de France - Centre dramatique national
Accueil en résidence Scènes Nomades, Brioux-sur-Boutonne
Maëlle Agbodjan
Maëlle Agbodjan rencontre le théâtre à l'adolescence. Au fil des ans, son amour des mots rejoint celui du mouvement. Au lycée, ses premiers chocs de spectatrice ont lieu à la Maison de la Culture de Bourges et nourrissent sa pratique : c'est la découverte du plateau comme lieu de tous les possibles. En 2019 elle entre au conservatoire d'art dramatique de Toulouse et valide une licence en arts du spectacle. Elle intègre en 2022 l'Ecole Régionale d'Acteur de Cannes Marseille (ERACM) où s'approfondit son jeu, son désir de pluridisciplinarité, et son goût pour la création collective.
Maya Lopez
Apprentie aux Tréteaux de France pour l’année 2024-25, Maya est née en 1999 à Grenoble. Elle fait des études de Lettres et étudie deux ans à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon (où elle écrit un mémoire sur Copi en Master de Dramaturgies et met en scène au Théâtre Kantor « Eva Peron » du même auteur), et un an au Conservatoire de Lyon en Théâtre. Elle intègre l’ensemble 31 de l’ERACM où elle affûte ses désirs de jeu et de mise en scène. Actuellement, elle écrit sa première pièce, « sfumato » soutenue par le réseau européen Fabulamundi et met en scène « Ça réchauffe », une variation à partir d’« Hamlet-machine » de Heiner Müller. Également guitariste et chanteuse, elle écrit et compose avec Lucas Bustos Topage un premier recueil de chansons.
Brice Magdinier
Brice commence le théâtre à 13 ans en participant à des ateliers animés par Hélène Lenoir. Ainsi, il a l'occasion de jouer à trois reprises (2018, 2019 et 2020) au festival "Coup de Théâtre" en Haute-Savoie. Plus tard, lorsqu'il est au lycée, il joue dans plusieurs courts-métrages de films lycéens dont une comédie récompensée en 2021 au festival "Bon Film, Bon Genre" d'Annecy. Il entre au Conservatoire à Rayonnement Régional d'Annecy en 2021, il est alors dirigé et mis en scène un an par Muriel Vernet, Hélène Gratet et Ingrid Boymond. En 2022, un an après être entré en COP (Cycle d'Orientation Professionnel) du Conservatoire d'Annecy, il intègre l'ERACM. Ayant un attrait pour la comédie, Brice se développe artistiquement au sein de cette école grâce aux nombreux intervenants rencontrés.