TTT - Un conte moderne qui, dans une mise en scène efficace d’Olivier Letellier, interroge la liberté sans jamais verser dans le sinistre
De Yann Verburgh
Mise en scène Olivier Letellier
Avec Fiona Chauvin, Anton Euzenat, Perrine Livache, Alexandre Prince, Antoine Prud’homme de la Boussinière et la voix Marion Lubat
Assistante à la mise en scène Marion Lubat
Création lumières Jean-Christophe Planchenault
Création sonore Antoine Prost
Assistant son Haldan De Vulpillières
Scénographie-accessoiriste Cerise Guyon
Accessoiriste, régisseuse plateau Elvire Tapie
Costumes Augustin Rolland
Conseiller artistique Thierry Thieû Niang
Régie générale Célio Menard
Régisseurs lumière en alternance Arthur Michel, Jean-Christophe Planchenault
Régisseurs son en alternance Haldan De Vulpillières, Célio Menard, Arnaud Olivier
Régisseurs plateau en alternance Brahim Achhal , Elvire Tapie
« Imagine ! » Au Pays-de-la-Fabrique-des-Objets-du-Monde, Tao et Li-Na habitent le village du rocher. Leurs parents partis travailler à la ville, les deux enfants vivent avec les anciens et s’amusent, livrés à eux-mêmes et libres de leurs jeux. Mais le jour de ses 13 ans, Tao doit quitter le village. Désespérée, Li-Na part sur les traces de son ami et, au terme d’un périlleux voyage, le retrouve, épuisé par l’usine. Elle rejoint la chaîne et rencontre d’autres gamins, tout comme lui, éteints.
Pour dénoncer le travail illégal des enfants, Li-Na commet la plus fantasque des insurrections.
J’ai rencontré l’écriture de Yann Verburgh il y a quelques années en voyant Ogres et puis en lisant Les Règles du jeu, que je viens de monter dans le cadre du dispositif KiLLT. La manière poétique dont il parle de questions politiques m’a donné envie de travailler avec lui pour ma prochaine pièce de groupe à l’adresse des spectateurs jeunes.
En juin 2021, lors de nos premiers temps de travail, nous avons décidé d’interroger ce que peut être la liberté aujourd’hui - et sa privation -, le besoin de faire groupe pour les êtres humains que nous sommes et la notion de désobéissance poétique.
Nous sommes tous deux convaincus qu’un simple geste, tel un «effet papillon», peut engendrer d’incroyables conséquences politiques. Partis de l’histoire vraie des « enfants de l’arrière » en Chine, nous abordons la question du travail des enfants et imaginons ce que pourrait réaliser l’un ou l’une d’eux, en l’occurrence Li-Na, pour enrayer la folle machine du travail à la chaîne.
J’ai pu déjà interroger dans mes précédentes pièces la notion de liberté. Celle qui se manifeste ici est celle d’enfants livrés à eux-mêmes dans un environnement montagnard, proche de la nature, des enfants libres d’oisiveté, libres de jouer, sans accès aux jeux manufacturés que pourtant leurs parents fabriquent. Et c’est aussi par son revers qu’elle s’exprime : le travail et son impact sur la liberté infantile.
Yann et moi souhaitons poser, depuis l’enfance, un regard critique sur le monde adulte et lui inspirer le souffle d’une révolte aussi candide qu’engagée. Le texte transposera presque formellement les consignes et la cadence laborieuses, la pression sociale, et cette langue concrète est un terreau pour inventer des images scéniques poétiques, pour faire la part belle aux objets. Nous avons choisi de structurer le texte en alternant récit choral et dialogues dramatiques. Le choeur s’adresse au spectateur de tout âge, à la deuxième personne du singulier comme une manière de l’impliquer dans la reconstitution de l’histoire même. Ce principe narratif, ce « tu » qui revient sans cesse, place le spectateur au coeur de l’intrigue, l’entraîne à mener ces actions comme étant les siennes.
Ce même choeur porte un récit cadre : l’histoire d’un enfant qui reçoit pour son anniversaire un cadeau. Dans la boîte de celui-ci, figure une lettre, écrite par cette autre enfant qui a fabriqué son jouet. Cette lettre le mènera à parler, à agir, et convoquera l’imaginaire d’un lointain pays, nourri notamment par les films d’animation de Miyazaki. Cet imaginaire fait l’objet d’une mosaïque de micro-scènes fantasmatiques qui nous permettront d’aborder par la fiction, la vie ailleurs et le travail des enfants. Yann écrit avec les interprètes et son texte puisera dans les improvisations collectives menées au plateau avec l’équipe au complet.
Olivier Letellier
Production Les Tréteaux de France, Centre dramatique national
Coproduction Le Théâtre de la Ville - Paris | La Filature, Scène nationale | Espace des Arts, Scène Nationale de Chalon sur Saône | Le Grand T, théâtre de Loire - Atlantique | Théâtre de la Manufacture CDN Nancy Lorraine | Le Quai CDN Angers Pays de la Loire | La Maison des Arts de Créteil | Le Grand Bleu, Scène conventionnée d'intérêt national - Arts, enfance, jeunesse | Ville de Fontenay-sous-Bois | Théâtre de Sartrouville et des Yvelines–CDN | Le Canal théâtre du Pays de Redon, scène conventionnée d’intérêt National art et création pour le Théâtre | Équinoxe - Scène nationale de Châteauroux | Théâtre de Lorient, Centre dramatique national
Accueil en résidence Scène nationale du Sud-Aquitain
Avec le soutien du Théâtre de l’Arsenal de Val-de-Reuil - scène conventionnée d’intérêt national « art et création pour la danse » et du Domaine du Mons (Vitrac sur Montane)
Télérama
Un voyage poétique, sensible, drôle et rugueux, mis en scène avec précision et tendresse par Olivier Letellier
L'Humanité
Une ingénieuse épopée poétique incarnée par cinq comédiens fantastiques
La Terrasse
Sans pathos, avec une belle fougue et une lumineuse sensibilité, le duo Verburgh-Letellier fait mouche
L'Oeil d'Olivier
Une scénographie sobre et efficace qui (...) laisse courrir l’imaginaire du spectateur et le fait voyager d’un bout à l’autre du monde
L'Alsace
Fiona Chauvin
Anton Euzenat
Anton Euzenat s’est formé en premier lieu à l’école de cirque Vit’anim à Grenoble, sa ville natale, il intègre ensuite l’Académie Fratellini dont il sort diplômé en 2022 avec comme spécialité le jonglage au diabolo. Il lie le mouvement dansé ainsi que la parole à son jonglage pour lui donner une autre dimension, lui donner du sens. Toujours à la quête de nouvelles manières de se servir de son corps et son agrée pour raconter au plateau, Anton a, entre autres, déjà pu travailler avec Sebastien Perrault, Daniel Janneteau, Jeanne Mordoj, Fanny Soriano durant son passage à l’Académie Fratellini.
Perrine Livache
Perrine Livache commence sa formation à l’École Départementale de Théâtre du 91, puis rejoint la classe préparatoire Égalité des chances de la MC93, puis l’ERACM. De 2017 à 2021 elle travaille avec Valérie Dréville, Dieudonné Niangouna, Bapstite Amann, Emilie Le Roux, Anne Alvaro, Olivier Letellier, Catherine Germain, Maëlle Poesy, Christoph Brault, Alain Zaepffel... Depuis l’été 2021, elle propose des ateliers ainsi que des lectures de textes théâtraux contemporains en plein air dans des quartiers défavorisés de la ville de Martigues. Et en février 2022 elle participe à une fiction radiophonique de France Culture réalisée par Louise Loubrieu.
Alexandre Prince
Il s’est formé au sein de l’école du Studio théâtre d’Asnières puis en classe libre au cours Florent. Mais dès l’obtention de son baccalauréat option théâtre au lycée Molière, il joue dans 16 ans ou presque de Tristan Séguéla et Tous les Rêves du Monde de Laurence Ferreira Barbossa. En 2020, il tourne aux côtés de Yolande Moreau dans un film de Pascal Rabaté Les Sans Dents et avec Samir Guesmi dans une série pour Canal+ L’Effondrement. Il joue aussi dans Une habitude de jeune homme de Pascal Cervo et dans Salade Grecque série de Cédric Klapisch. Au théâtre, il est mis en scène par Olivier Letellier dans Venavi ou pourquoi ma soeur ne va pas bien, par Tamara Al Saadi dans Brulé.e.s et par Stanislas Nordey dans Tabataba.
Antoine Prud'homme de la Boussinière
Antoine Prud'homme de la Boussinière est originaire de Chalon-sur-Saône, il co-fonde la compagnie Les Poursuivants et le Festival Y’a Pas la mer qui se déroule en août en Bourgogne-Franche-Comté. Avec la metteuse en scène Léna Breban, pendant les confinements, ils continuent de faire du théâtre et créent Renversante, une production de l’Espace des Arts qui tourne dans des salles de classe et des salles polyvalentes. Il retrouve la metteuse en scène à la Comédie-Française en décembre 2021 pour Sans Famille.
Marion Lubat
Formée à l'école de la Comédie de Saint Etienne de 2003 à 2006, elle travaille sur les projets de la compagnie lyonnaise, les Lumas. Puis elle collabore avec Benoît Lambert et sa compagnie, la Tentative : Mysanthrope 2.1 et Badine 2.5, La peur des coups, We are l'Europe de Jean-Charles Massera, et Enfants du siècle, un dyptique (Fantasio et On ne badine pas avec l’amour). Elle travaille ensuite avec les metteurs en scène Yvan Grinberg, Nasser Jemaï, et Louise Vignaut pour la Comédie de Valence dans le cadre des Controverses, dans une m.e.s du Bruit des os qui craquent de Suzanne Lebeau. Elle interprète Sonia dans une adaptation d'Oncle Vania intitulée Espia a una mujer che se mata, de Daniele Veronese. Depuis 2018, elle collabore avec la compagnie Elvis à l’attaque : elle joue dans Première neige, une pièce qui mélange théâtre, radiophonie et objet, adaptée de la nouvelle de Guy de Maupassant, En difficulté de Remy Devos, projet participatif dans les collèges et lycées, ainsi qu’au podcast « Semeurs de panique », de Mathilde Souchaud.
Jean-Christophe Planchenault
Après l’obtention de son DMA Régie de spectacle option lumière en 2013, Jean-Christophe rentre directement à l’Opéra de Massy en tant que technicien lumière. Les rencontres faites là-bas lui ouvrent les portes de l’Opéra Garnier ainsi que du Théâtre National de Chaillot toujours en tant que technicien lumière. Il rencontre par la suite Olivier Letellier qui lui propose de devenir régisseur lumière sur le spectacle La nuit où le jour s’est levé (2016). En 2018, il assiste Marc Delamézière en tant qu’assistant éclairagiste pour la création de l’opéra Carmen de Georges Bizet au Shaanxi Grand Opera House en Chine. Toujours en 2018, sa collaboration avec Olivier Letellier continue avec la régie en tournée de La Mécanique du hasard puis il signe en février 2023 la création lumière du nouveau spectacle d’Olivier Letellier Le Théorème du pissenlit. Il collabore aussi avec Simon Delattre - compagnie Rodéo Théâtre . D’abord comme régisseur général de compagnie et régisseur lumière sur le spectacle La vie devant soi (2018) puis comme créateur lumière sur le spectacle L’éloge des araignées (2020) et Tout le monde est là en (Septembre 2023).
Antoine Prost
Antoine Prost est sound designer et compositeur de musique électronique. Il travaille pour des compagnies de théâtre pour lesquelles il crée les bandes-son, et produit également sa propre musique. Ses recherches s’articulent autour de la création de paysages, composés d’une riche palette de textures sonores. Depuis sa sortie de l’ENSATT en 2014, Antoine Prost a été amené à collaborer à plusieurs reprises avec Olivier Letellier (Le Théorème du Pissenlit, La Mécanique du hasard, Bastien sans main,…), Charles Chauvet (La nuit animale, Chorea Lasciva), Margaux Eskenazi (1983), Mathilde Delahaye (Impatience), le Collectif Nightshot (La très bouleversante confession…) et le Collectif X (Le Royaume).
Cerise Guyon
Après l’obtention d’un BTS Design d’espace, elle intègre l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle pour une licence d’Études Théâtrales, obtenue en 2010. Elle intègre ensuite l’ENSATT (Lyon), dont elle sort diplômée en 2013. En parallèle à cette formation, elle se forme également à la construction de marionnettes auprès d'Einat Landais et complète cet apprentissage en suivant la formation mensuelle de l'acteur marionnettiste au Théâtre aux Mains Nues en 2016. Au théâtre, elle collabore avec Astrid Bayiha, Cécile Backès (accessoires), Pierre Cuq, Philippe Delaigue, Olivier Letellier, Emma Pasquer, Jérémy Ridel, Pauline Ringeade, Pauline Rousseau (Collectif Inverso). Elle a également été assistante à la mise en scène de Robert Wilson (Les Nègres, 2014). Pour la marionnette, elle travaille comme scénographe et/ou comme constructrice de marionnette, selon la géométrie des projets, avec Bérangère Vantusso, Audrey Bonnefoy, Zoé Grossot, Compagnie La Magouille, Lou Simon, Jurate Trimakaite.