De Xavier-Laurent Petit
Adaptation Catherine Verlaguet
Mise en scène Olivier Letellier
Chorégraphie Valentine Nagata Ramos
Avec Fatma-Zahra Ahmed (danseuse hip hop) et Romain Njoh (comédien)
Assistant à la mise en scène Guillaume Fafiotte
Scénographie Cerise Guyon
Création sonore Antoine Prost
Création costumes Augustin Rolland
Conseillère artistique Anzmat Ahmadi
Toudoum… Toudoum… Compter les battements de son coeur, compter les jours qui défilent, les heures aussi. Compter pour ne pas affoler ce petit coeur imbécile qui bat si mal. Toudoum… Akil a une maman, qui a deux jambes avec lesquelles elle court très vite. Akil a compté le temps de travail qu’il faudrait à ses parents pour lui payer l’opération qui guérirait son petit coeur ; soit 38 ans, 3 mois et 20 jours… Ça fait beaucoup.
Alors Akil et sa mère Maswala, espèrent, s’accrochent au souffle de la vie, vivent au rythme des battements de ce petit coeur imbécile qui joue des tours, s’emballe, ralenti, accélère, jusqu’au jour où... Tu peux me lire cet article ? Maswala tend le journal à Akil. Magda Chepchumba aurait couru 42,195 kilomètres en 2 heures 41 minutes 23 secondes. Elle aurait gagné le marathon et avec ça, la somme de 1,5 millions de kels. Alors ça veut dire que des gens gagnent de l’argent en courant ?
Un nouveau souffle d’espoir remplit le coeur de Maswala : la meilleure brebis est vendue sur le marché pour payer les frais d’inscription pour le marathon de Kamjuni. Rendez-vous le 28 octobre, à 6h, dossard 953.
Jour 3 464 de la vie d’Akil, la télévision est allumée, le village rassemblé, le marathon lancé. Akil sent son coeur battre de chamade. Toudoum... Le dossard 953 créé la surprise, elle colle depuis le début la championne de l’année dernière. Tou toudoum... Maswala se fait dépasser. La télévision grésille. Toudoum... Le vent arrache l’antenne. Les battements du coeur d’Akil s’accélèrent. Tou... Une pointe dans la poitrine, plus rien. Son petit coeur s’est emballé. C’est terminé ?
Adapté par Catherine Verlaguet d’après le roman de Xavier-Laurent Petit et porté par un comédien et une danseuse hip hop, Mon petit coeur imbécile est une pièce d’amour qui raconte la course folle d’une mère pour continuer à faire battre le coeur de son enfant.
D’emblée, j’ai eu envie de mettre en scène ce texte parce c’est une histoire qui me bouleverse. Dès la première lecture de ce roman de Xavier-Laurent Petit, j’ai été ému par cette mère au courage immense et par son enfant dont le jeune âge est assombri par une fragilité cardiaque. J’ai partagé cette histoire avec ma complice Catherine Verlaguet qui, par son écriture généreuse et par la tendresse qu’elle éprouve pour ses personnages, a contribué à faire rayonner davantage encore la puissance de ce duo. Emporté par leur force de résilience, par leur volonté de se battre, j’ai ressenti l’envie - voire l’urgence - de partager, en particulier avec les plus jeunes, cette histoire porteuse d’espoir et de force vitale. Dans mon parcours de créateur, voici un nouvel enfant confronté à une situation qui le dépasse. Et il choisit de lutter. Pour moi, c’est un fondement : rien ne nous oblige à rester à nos places. Face aux assignations, chacun peut prendre son destin en main et aspirer à une vie meilleure.
Afin de porter ce message d’espoir au plus grand nombre, nous irons concrètement au-devant des spectateurs - ce qui est la mission même des Tréteaux de France - en jouant au sein d’un lieu présent partout en France : un gymnase. Nous inviterons le public le plus large possible à venir voir un spectacle dans un site inédit qui ne sera pas intimidant. Les enfants et adolescents fréquentent les gymnases : à nous de les surprendre en faisant appel à leur imaginaire, en métamorphosant par le récit ce lieu familier en un ailleurs lointain. Réenchanter un espace du quotidien, le détourner de ses usages, lui offrir une dimension poétique ou sensible. Oui, chacun pourra voir, dans l’affichage d’ordinaire dévolu aux scores, le compteur des jours vécus par Maswala.
Le public sera littéralement installé au coeur du spectacle pour vivre une expérience artistique. Grâce à leur grande proximité, les interprètes créeront une complicité inédite avec les spectateurs qui se sentiront impliqués, emportés par l’énergie unique de la pièce... Unique car la mère de Maswala sera incarnée par une danseuse, et le hip hop sera son langage. Celui-ci transmettra son bouillonnement et son endurance ...de manière sensible. Il m’importe toujours autant de rendre le public actif, de le faire vibrer. En surgissant avant les mots, les mouvements ne seront pas dans l’illustration : la danse sera un vecteur supplémentaire pour que cette histoire, aussi puissante qu’universelle, touche les spectateurs au coeur. Le hip hop m’intéresse particulièrement à cet endroit-là, pour sa dimension sensorielle et parce que c’est une danse qui résiste aux assignations – comme les personnages de Mon petit coeur imbécile. C’est une culture d’aujourd’hui qui parle à la jeunesse d’aujourd’hui, un art populaire et en cela un art politique : littéralement inscrit « dans la cité ».
Ce spectacle sera créé alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris accueilleront pour la première fois le breaking, issu de la culture hip hop, comme discipline officielle. Dans un contexte de compétition, de quête de performance, j’ai envie de partager le hip hop selon une approche sensible : mettre en avant l’émotion plutôt que l’exploit. Parallèlement à la glorification individuelle des champions, nous célèbrerons la force extraordinaire des héros anonymes, comme la mère de Maswala, qui ne se résignent pas et réalisent même l’impossible. La puissance de l’amour peut déplacer des montagnes. Et sauver un enfant.
Olivier Letellier
Production Les Tréteaux de France, Centre dramatique national
Coproduction
Théâtre Chevilly-Larue André Malraux
Le Strapontin, Scène de territoire Arts de la Parole / Pont-Scorff
Le Phare - Centre chorégraphique national du Havre Normandie / direction Fouad Boussouf, dans le cadre du dispositif Accueil-Studio
Le Volcan, Scène nationale du Havre
Le Ballet du Nord - Centre Chorégraphique National Roubaix Hauts-de-France - Sylvain Groud - dans le cadre de l’accueil-studio / ministère de la Culture
Théâtre de Suresnes Jean Vilar
Théâtre de Sartrouville et des Yvelines - CDN
Théâtre du Champ au Roy - Guingamp
Avec le soutien du
Théâtre de la Commune - CDN - Aubervilliers
Xavier-Laurent Petit
Xavier-Laurent Petit est né en 1956. Après des études de philosophie, il devient instituteur puis directeur d’école, mais reste avant tout un passionné de lecture. Une passion qui le conduit à franchir le pas de l’écriture. En 1994 il écrit deux romans policiers publiés chez Critérion. Le Crime des Marots est son premier roman. Il entre à l'École des Loisirs avec Colorbelle-ébène qui obtient le prix "Sorcières" en 1996. Ses premières publications sont des romans de science fiction pour la jeunesse. Il est ensuite récompensé par le Prix Goya du premier roman pour Le Monde d'en haut. Il écrit aussi pour des revues qui lui commandent des articles.
À l’origine de ses récits, il y a ainsi souvent un article de presse qui a retenu son attention. Il nous entraîne aux quatre coins du monde dans des aventures aux intrigues soutenues. Là où les médias se concentrent plus sur les événements, lui s’attache à la personnalité d’adolescents confrontés à des situations complexes : la guerre et l’enrôlement des jeunes dans l’armée (Be safe), la pauvreté et le travail des enfants (Maestro), la question de l’environnement à travers la construction d’un barrage (L’Attrape-rêves), le parcours d’un jeune Rom à Paris (Le Fils de l’Ursari).
Valentine Nagata-Ramos
Enfant, Valentine Nagata-Ramos, pratique toutes les formes de danse : classique, contemporaine, africaine et modern jazz. À 17 ans, elle découvre le hip hop lors d'un stage avec le danseur Kader Attou. Elle se reconnaît immédiatement dans cet univers. En 2003, elle s'installe à Trappes pour intégrer la compagnie professionnelle hip-hop Black Blanc Beur. Elle intègre ensuite la compagnie Par Terre d'Anne Nguyen. Elle remporte de nombreuses compétitions au sein du groupe masculin Fantastik Armada ou en solo. À partir de 2010, elle est amené à juger des battles de Breakdance : BOTY, We bgirlz, 2010, Jammin on beat. En 2011, elle crée sa propre compagnie de danse Uzumaki, pour se consacrer à la chorégraphie et continue, en parallèle, de transmettre son savoir et son expérience à la nouvelle génération, elle enseigne lors de projets éducatifs en banlieue parisienne ou à l’étranger.
Fatma-Zahra Ahmed
Fatma-Zahra (aussi appelée Fat' dans le milieu de la danse), âgée de 20 ans, pratique la danse depuis son arrivée au collège. Sa danse, organique, s'est construite sur des bases de danse hip-hop et s'inspire d'autres styles (popping, contemporain, voguing, house...). Elle a suivi un enseignement de spécialité danse au lycée (J.RÉCAMIER), suivi d'un an à la Formation ID, ainsi que la Formation ELAN (CND de Lyon).
Durant son parcours, elle a pris part à divers évènements et projets : création projets jeunes, spectacles de rues/en théâtre, battles, projets vidéos, expériences en collectif, participation aux Biennales de la Danse, reprises de répertoires... Désireuse de se re-découvrir dans de nouveaux univers, elle continue de s'épanouir en se laissant porter ou surprendre par ce qui se propose à elle.
Romain Njoh
Romain Njoh Douala est né à Lille en 1993. Il se décide enfin à embrasser la carrière d’acteur en 2014 après une expérience théâtrale avec la Cie Air de Lune de Jean Bellorini au TGP autour du Rêve d’un homme Ridicule de Dostoïevski. La pluralité des arts dans le spectacle lui redonne goût à la musique et notamment au violoncelle qu’il joue depuis l’âge de 8 ans. Par la suite, alors élève en 2ème année au Studio Théâtre d’Asnières, il rejoint l’équipe d'Une Saison au Congo et La Tragédie du Roi Christophe d’Aimé Césaire mis en scène par Christian Schiaretti au TNP à Villeurbanne. Il intègre l’année suivante la promo 2021 de l’ESACT - École Supérieure d’Acteurs et d'Actrices à Liège. Il joue par la suite pour la télé belge dans Baraki en 2020 le temps d'un épisode.
Guillaume Fafiotte
Après une première formation à l'Ecole Régionale d'Art Dramatique de Marignane, deux années d’études en hypokhâgne/khâgne spécialité dramaturgie et deux autres au Conservatoire de Marseille, il achève sa formation à l’Ecole Supérieure du Théâtre National de Strasbourg (TNS) dont il sort en 2010. Il joue notamment sous la direction de J. Boillot, J.Jouanneau, S. Braunschweig, A. Bourseiller, E. Pieiller, D. Bezace, L. Wurmser, C. Lagrange, G. Pisani, J. Timmerman, C.Arthus... Depuis 2013 et sa rencontre avec Olivier Letellier, avec lequel il reprend notamment le spectacle Oh Boy !, créé La Mecanique du Hasard en 2018, KiLLT La Mare à Sorcières en 2023, il consacre l'essentiel de son temps à la mise en oeuvre de tout ce que les arts vivants et le récit permettent pour aller à la rencontre de la jeunesse, notamment, et du public en général, et nouer avec lui un échange permettant une transmission mutuelle des histoires, des savoirs, des émotions et de la parole.
Cerise Guyon
Après l’obtention d’un BTS Design d’espace, elle intègre l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle pour une licence d’Études Théâtrales, obtenue en 2010. Elle intègre ensuite l’ENSATT (Lyon), dont elle sort diplômée en 2013. En parallèle à cette formation, elle se forme également à la construction de marionnettes auprès d'Einat Landais et complète cet apprentissage en suivant la formation mensuelle de l'acteur marionnettiste au Théâtre aux Mains Nues en 2016. Au théâtre, elle collabore avec Astrid Bayiha, Cécile Backès (accessoires), Pierre Cuq, Philippe Delaigue, Olivier Letellier, Emma Pasquer, Jérémy Ridel, Pauline Ringeade, Pauline Rousseau (Collectif Inverso). Elle a également été assistante à la mise en scène de Robert Wilson (Les Nègres, 2014). Pour la marionnette, elle travaille comme scénographe et/ou comme constructrice de marionnette, selon la géométrie des projets, avec Bérangère Vantusso, Audrey Bonnefoy, Zoé Grossot, Compagnie La Magouille, Lou Simon, Jurate Trimakaite.
Antoine Prost
Antoine Prost est sound designer et compositeur de musique électronique. Il travaille pour des compagnies de théâtre pour lesquelles il crée les bandes-son, et produit également sa propre musique. Ses recherches s’articulent autour de la création de paysages, composés d’une riche palette de textures sonores. Depuis sa sortie de l’ENSATT en 2014, Antoine Prost a été amené à collaborer à plusieurs reprises avec Olivier Letellier (Le Théorème du Pissenlit, La Mécanique du hasard, Bastien sans main,…), Charles Chauvet (La nuit animale, Chorea Lasciva), Margaux Eskenazi (1983), Mathilde Delahaye (Impatience), le Collectif Nightshot (La très bouleversante confession…) et le Collectif X (Le Royaume).