Un petit bijou de poésie, drôle et tendre. À voir absolument.
De Rodrigue Norman
Mise en scène Olivier Letellier
Adaptation Catherine Verlaguet
Avec Alexandre Prince
Scénographie Sarah Lefèvre
Création lumière, son et régie générale Sébastien Revel
Régie de tournée en alternance Jean-Philippe Boinot et Laurent Labarrère
Venavi, c'est l'histoire d'une petite fille qui apporte deux assiettes quand on ne lui en demande qu'une. C'est l'histoire d'une petite fille qui attend que son frère rentre à la maison pour pouvoir grandir avec lui. C'est l'histoire du temps qui passe, sans elle, de son corps de six ans qui ne grandit pas, jusqu'au jour où...
Akouété et Akouélé sont frère et soeur jumeaux : presque des demi-dieux dans leur petit village d'Afrique ! Peu de temps après leur naissance, Akouété, le garçon, décède. Au lieu de construire à sa soeur la statuette, le "venavi" que l'on offre d'habitude à celui qui reste pour remplacer son jumeau absent, Les adultes du village racontent à Akouélé que son frère est allé chercher du bois dans la forêt. Alors Akouélé l’attend, depuis des années maintenant, coincée dans son corps d'enfant qui ne veut plus grandir… Akouété, resté auprès d'elle comme une présence invisible et protectrice, nous conte leur histoire avec humour et poésie, et nous livre le remède qui délivrera sa sœur. Mais y a-t-il quelqu’un pour entendre cette voix ?
Entretien avec Olivier Letellier
Quel est votre regard sur Venavi ou pourquoi ma soeur ne va pas bien ?
Le propos de Venavi est un propos fort que j’ai très envie de faire passer sans en gommer la complexité. C’est un conte dur mais positif, qui porte un enseignement. La soeur d’Akouété vit des épreuves difficiles : elle est confrontée à la mort, au deuil, à l’échec scolaire, à des difficultés dans ses relations avec les autres… Mais elle sort grandie de tout cela. Venavi est un récit initiatique.
Le propos n’est-il pas un peu sombre pour les enfants ?
J’ai beaucoup travaillé avec des enfants : j’aime les rendre plus curieux. Je sais par expérience qu’on peut leur parler de sujets graves et oser aborder les problèmes qui les préoccupent. La question est : comment leur en parler ? Je crois qu’on peut tout dire si on leur donne une lueur d’espoir, et Venavi leur ouvre cette fenêtre sur la vie. Aussi, je cherche à faire travailler l’imaginaire des spectateurs, petits et grands, et générer des questions à se poser en famille. Pour Venavi, on s’attache à mettre de l’humour dans le jeu grâce aux objets et à l’incarnation de certains personnages afin de créer des respirations dans l’histoire et rendre le propos plus accessible. On tente d’imaginer un espace qui génère du jeu pour le comédien et son personnage Akouété, qui est entre la vie et la mort. Ce projet s’articule sur un théâtre de récit, un théâtre de connivence et de complicité. Dans la pièce, « on joue à… », « on dirait que… », « on ferait comme si… ». Le conteur est un passeur : lui seul connaît l’histoire, et son rôle consiste à faire en sorte que les images naissent dans l’esprit du spectateur. C’est comme au cinéma, l’écran n’est pas devant nous, mais dans la tête de celui qui regarde. Les images sont évoquées par les mots. Il s’agit pour moi de jouer avec elles en réinterrogeant sans cesse le texte.
Quelle place accorderez-vous aux objets ?
La scénographie utilise des objets scéniques en mouvement, qui dessinent des espaces et deviennent des personnages. Il s’agit pour moi d’amener les images scéniques vers des images poétiques et métaphoriques, car les images ne doivent pas être redondantes. La statuette du Venavi ne sera pas présente sur scène. Son absence marque justement le noeud de l’histoire et le coeur du propos.
Production Théâtre du Phare puis Les Tréteaux de France, Centre dramatique national itinérant
Coproductions Théâtre de Sartrouville et des Yvelines–CDN
Un spectacle Odyssées en Yvelines-édition 2011, biennale de création théâtrale tout public, conçue par le Théâtre de Sartrouville et des Yvelines-CDN en collaboration avec le Conseil général des Yvelines
Avec le soutien de la ville d’Andrésy
Cette oeuvre a bénéficié de l’aide à la production et à la diffusion du Fonds SACD–Théâtre, de l’aide à l’écriture de l’association Beaumarchais–SACD et de l’aide de l’Organisation internationale de la francophonie
Pariscope
Un conte simple et fort.
Télérama sortir
Alexandre Prince
Il s’est formé au sein de l’école du Studio théâtre d’Asnières puis en classe libre au cours Florent. Mais dès l’obtention de son baccalauréat option théâtre au lycée Molière, il joue dans 16 ans ou presque de Tristan Séguéla et Tous les Rêves du Monde de Laurence Ferreira Barbossa. En 2020, il tourne aux côtés de Yolande Moreau dans un film de Pascal Rabaté Les Sans Dents et avec Samir Guesmi dans une série pour Canal+ L’Effondrement. Il joue aussi dans Une habitude de jeune homme de Pascal Cervo et dans Salade Grecque série de Cédric Klapisch. Au théâtre, il est mis en scène par Olivier Letellier dans Venavi ou pourquoi ma soeur ne va pas bien, par Tamara Al Saadi dans Brulé.e.s et par Stanislas Nordey dans Tabataba.