Texte Antonio Carmona
Mise en scène Olivier Letellier
Avec Jérôme Fauvel & Adalberto Fernandez-Torres
Assistanat à la mise en scène Cécile Zanibelli
Scénographie Cerise Guyon
Création lumières Jean-Christophe Planchenault
Création musique originale Antoine Prost
Création costumes Augustin Rolland
Mathieu a 7 ans. Il y a encore quelques mois, tout allait bien dans sa vie. Il adorait son grand frère, Élio, qui se déguise tous les jours et même, parfois, met du maquillage. Et puis, sa maman n’avait d’yeux que pour lui. Mais ça, c’était avant.
Avant que son petit frère n’arrive à la maison.
Depuis, rien n’est plus pareil. Bébé par-ci, bébé par-là : tout le monde s’extasie devant lui. Même Élio s’est laissé prendre au piège. Alors aux grands maux les grands remèdes, Mathieu décide de se débarrasser de Bébé…
Fable aux accents tendres et grotesques, le texte d’Antonio Carmona, porté par un comédien et un contorsionniste, donne corps au sentiment de rivalité de Mathieu envers son petit frère. Bien sûr excessive, la jalousie du petit garçon provoque les rires des enfants. Elle leur apprend aussi la vérité des sentiments, derrière les apparences.
Ramener le corps et le mot au centre du récit en mêlant théâtre et cirque pour aller à la rencontre des tout-petits : c’est la démarche entamée en 2020 avec Des pieds et de mains pour les maternelles. Ce projet a donné naissance aux spectacles NATHAN LONGTEMPS et BASTIEN SANS MAIN. C’est également à ce moment-là qu’a débuté la collaboration avec Antonio Carmona auteur qui marie humour et poésie glissant de la sensibilité entre ses lignes. Il parle aux plus jeunes avec délicatesse, sans pour autant simplifier des thématiques complexes comme la maladie, la peur de l’abandon, la différence ou encore la jalousie, comme en témoigne MATHIEU AU MILIEU. Cette pièce traite de la jalousie fraternelle, mais évoque aussi, en filigrane, la peur de l’autre.
Accueillir un nouveau venu dans une famille, c’est ouvrir la porte à l’inconnu, à cet autre qui va désormais partager notre foyer, notre cocon, soulevant mille questions dans l’esprit d’un enfant : pourquoi est-il là ? Quelle est ma place maintenant ? Dois-je l’aimer ? Et si mes parents l’aimaient plus qu’ils m’aiment moi ?
Cette thématique, nous avons commencé à l’explorer avec Antonio Carmona et Antoine Prost (création son et musique) lors d’une résidence à Mayotte. Nous y avons rencontré des enfants pour mieux comprendre leurs préoccupations. En échangeant avec eux sur leurs relations à leur famille, leurs frères, soeurs, et plus largement à l’autre. Nous avons cherché à nous libérer de nos propres certitudes, pour mieux nous inspirer de leur regard, et ainsi créer une histoire qui résonne en eux. Cette démarche d’ouverture et d’intégration du public dès la phase de création, est essentielle pour moi.
Le spectacle prend vie grâce à deux interprètes : Jérôme Fauvel, comédien avec qui je collabore depuis plus de dix ans, et Adalberto Fernandez-Torrez, contorsionniste. La contorsion me captive par la manière dont elle crée une étrangeté, tout en proposant un imaginaire riche. Poétique, drôle, parfois presque monstrueuse, elle insuffle au récit un rythme singulier, un langage corporel qui parle aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Elle évoque également cette souplesse enfantine, à la fois physique et mentale. Dans MATHIEU AU MILIEU, les gestes d’Adalberto donneront vie aux mots de Jérôme, la parole et le mouvement se compléteront, portés par l’alchimie qui s’est imposée dès leurs premières rencontres au plateau.
« Pourquoi on serait capable d’accueillir un frère, qui est un étranger au début, et pas un étranger pour qu’il devienne un frère ? »
La rencontre et le rapport à l’autre me guident dans mon travail de mise en scène. Parler de la difficulté à accueillir un nouveau membre dans sa famille est une passerelle pour aborder la peur de l’autre et échanger autour de la diversité et des différences : entre fille et garçon, entre enfant et adulte, entre ici et ailleurs... C’est à travers les récits partagés, dès le plus jeune âge, que se dessine notre rapport au monde de demain.
Olivier Letellier
Production Tréteaux de France - Centre dramatique national
Coproduction
Théâtre Jean-François Voguet, Fontenay-sous-Bois
Espace 600, Grenoble
Le Grand R / Scène nationale, La Roche-sur-Yon
En cours

Jérôme Fauvel
Après une formation à l’école Claude Mathieu et des études à l’Université en Arts du spectacle, il entre dans le département Art dramatique de l’ENSATT.
Il crée des spectacles avec la compagnie Jolie Môme, Le comité 8.1, la compagnie des grands mâtins et le Réactif Théâtre.
Il est comédien et assistant metteur en scène aux côtés d'Olivier Letellier, pendant plusieurs années, avec qui il participe à la création de plusieurs spectacles.
Membre du collectif à mots découverts, il travaille avec de nombreux auteurs contemporains.
Actuellement en création sur les prochains projets de Simon Delattre (Rodéo théâtre) et de Paule Vernin (Cie le grand appétit).
Il encadre les ateliers et assistanat à la mise en scène des productions et créations d’Olivier Letellier : Bastien sans main, Nathan longtemps, Maintenant que je sais et a rejoint l’équipe KiLLT en 2020.

Cerise Guyon
Après l’obtention d’un BTS Design d’espace, elle intègre l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle pour une licence d’Études Théâtrales, obtenue en 2010. Elle intègre ensuite l’ENSATT (Lyon), dont elle sort diplômée en 2013. En parallèle à cette formation, elle se forme également à la construction de marionnettes auprès d'Einat Landais et complète cet apprentissage en suivant la formation mensuelle de l'acteur marionnettiste au Théâtre aux Mains Nues en 2016. Au théâtre, elle collabore avec Astrid Bayiha, Cécile Backès (accessoires), Pierre Cuq, Philippe Delaigue, Olivier Letellier, Emma Pasquer, Jérémy Ridel, Pauline Ringeade, Pauline Rousseau (Collectif Inverso). Elle a également été assistante à la mise en scène de Robert Wilson (Les Nègres, 2014). Pour la marionnette, elle travaille comme scénographe et/ou comme constructrice de marionnette, selon la géométrie des projets, avec Bérangère Vantusso, Audrey Bonnefoy, Zoé Grossot, Compagnie La Magouille, Lou Simon, Jurate Trimakaite.

Jean-Christophe Planchenault
Après l’obtention de son DMA Régie de spectacle option lumière en 2013, Jean-Christophe rentre directement à l’Opéra de Massy en tant que technicien lumière. Les rencontres faites là-bas lui ouvrent les portes de l’Opéra Garnier ainsi que du Théâtre National de Chaillot toujours en tant que technicien lumière. Il rencontre par la suite Olivier Letellier qui lui propose de devenir régisseur lumière sur le spectacle La nuit où le jour s’est levé (2016). En 2018, il assiste Marc Delamézière en tant qu’assistant éclairagiste pour la création de l’opéra Carmen de Georges Bizet au Shaanxi Grand Opera House en Chine. Toujours en 2018, sa collaboration avec Olivier Letellier continue avec la régie en tournée de La Mécanique du hasard puis il signe en février 2023 la création lumière du nouveau spectacle d’Olivier Letellier Le Théorème du pissenlit. Il collabore aussi avec Simon Delattre - compagnie Rodéo Théâtre . D’abord comme régisseur général de compagnie et régisseur lumière sur le spectacle La vie devant soi (2018) puis comme créateur lumière sur le spectacle L’éloge des araignées (2020) et Tout le monde est là en (Septembre 2023).

Antoine Prost
Antoine Prost est sound designer et compositeur de musique électronique. Il travaille pour des compagnies de théâtre pour lesquelles il crée les bandes-son, et produit également sa propre musique. Ses recherches s’articulent autour de la création de paysages, composés d’une riche palette de textures sonores. Depuis sa sortie de l’ENSATT en 2014, Antoine Prost a été amené à collaborer à plusieurs reprises avec Olivier Letellier (Le Théorème du Pissenlit, La Mécanique du hasard, Bastien sans main,…), Charles Chauvet (La nuit animale, Chorea Lasciva), Margaux Eskenazi (1983), Mathilde Delahaye (Impatience), le Collectif Nightshot (La très bouleversante confession…) et le Collectif X (Le Royaume).

Augustin Rolland

Cécile Zanibelli
Comédienne, formée à l’école Théâtre en Actes, elle est aussi danseuse. En 2011, avec la danseuse Hélène Marionneau, elle crée et interprète Nartaki, la danseuse indienne, un conte musical dansé et Les envolées, balade sensible et chorégraphique. Depuis 2011, elle joue et danse avec la compagnie Le Téatralala dans Derrière la vitre et Le spectateur malgré lui et depuis 2013 pour la DockingCie dans RETOUR et Entre nos mains. Au sein de la DockingCie, elle initie, depuis 2020, des projets artistiques de proximité autour du Banc au bord de la route de Toni Morrison, dans le quartier des Amandiers à Paris 20e. Collaboratrice artistique, elle assiste, en 2010, la metteure en scène Cécile Backès pour Vaterland de J-P Wenzel et l'auteure-metteure en scène Pauline Bureau de 2014 à 2024. Transmission et création sont, pour elle, étroitement liées. Elle donne des ateliers théâtre, danse et lectures à voix haute à des amateur.e.s de tous âges.

Adalberto Fernández-Torres
Né en 1991 à Bayamón / Porto Rico, Adalberto débute son parcours artistique dans la danse dès l’âge de 14 ans. Il étudie la danse (jazz, classique et moderne) à l’EBAB, Escuela de Bellas Artes de Bayamón. Il y découvre les arts du cirque et commence à faire de la contorsion en autodidacte. Entre 2007 et 2014, il travaille au sein de différentes compagnies portoricaines et américaines de théâtre, de danse et de cirque traditionnel. En 2014, il intègre le Centre national des arts du cirque (CNAC) à Châlons-en-Champagne, où il développe sa recherche personnelle sur la contorsion et sur la manipulation de divers matériaux. Depuis sa sortie d’école en 2016 il travaille avec différentes compagnies de cirque et de danse contemporaine : la Cie Collectif AOC Vanavara, Cie L’MRGée Des Bords de Soi et Medusé.es, Théâtre Östgötateatern (Suède) How far are you willing to bend… Cie Ballet Brut Vie de famille - Génération 2, etc. et créé avec Elise BJERKELUND “Phobetor”.